Chers lecteurs, chères lectrices,
Après 15 ans d’existence, PG se fend enfin d’un article de test consacré au vestiaire féminin ! Entendons-nous : l’équipe de rédaction attend depuis longtemps de donner plus de visibilité au sartorialisme féminin, et je me suis personnellement souvent efforcée de mettre en avant les grandes figures de la mode et de la haute-couture qui ont marqué l’histoire du costume au XXe (voir tel et tel article). Il y a cependant eu un obstacle : la part de femmes intéressées par le vestiaire classique, au départ masculin, est longtemps restée trop minime pour que les marques développent une réelle offre.
En bref, à part recommander la grande mesure, nous étions bien en peine de fournir une réponse quand vous nous demandiez où acheter pour madame. Du moins jusqu’à récemment. Il s’avère qu’Abensia, dont nous vous avons parlé dans un précédent article, fait partie de ces quelques marques françaises qui proposent une offre de demi-mesure pertinente pour la femme. Je vous propose donc d’embarquer pour le salon de la rue Montevideo, et de revenir sur le moment où Cyril Boitet et moi avons conçu cette première commande féminine pour PG, dans les tout premiers jours de l'été.
La création d’une pièce de garde-robe est un moment d’exception, au cours duquel on peut autant réaliser un projet mûri depuis de longs mois, que se laisser séduire par une forme d’impulsion.
C’est cette seconde option qui a primé lors de mon rendez-vous.
Je découvre à cette occasion le camaïeu des lins proposés : Loro Piana, Solbiati ou encore Holland & Sherry. Etoffe estivale par excellence, puisqu’il s’agissait bien alors de préparer la haute saison. Je jette mon dévolu sur un tissu de lin gris clair, rayé de blanc, signé Solbiati justement, dont les reflets et l’aspect texturé sont particulièrement séduisants.
En ce qui concerne la coupe, j’opte pour un pantalon aux jambes larges ; Cyril propose même d’en adapter le revers pour opérer un twist façon Ralph Lauren : inverser le sens des rayures pour obtenir un motif horizontal.
Coup de coeur, là aussi.
Vous me concèderez que le vestiaire féminin épouse à merveille les standards sartoriaux, quand il ne les pousse pas à l’extrême : ce pantalon présente une taille haute, assez marquée, qui met en valeur la silhouette et équilibre les jambes à la ligne plus large et fluide. Abensia propose un grand nombre d’options de personnalisation ; je me laisse donc tenter par la proposition de Cyril d’expérimenter une boucle D-ring, finition assez courante dans le vestiaire féminin dont j'avoue aimer particulièrement l’asymétrie.
Ce rendez-vous fut également l’occasion pour moi de découvrir la maille de lin. Légère et sensible, celle-ci propose un tombé élégant et précis, et présente des conditions idéales pour la saison estivale (et même encore pour la mi-saison). Cyril m’a suggéré de réaliser un pull à manches courtes, et mon choix s’est porté sur une couleur simple à accorder avec un grand nombre d’étoffes : un blanc légèrement écru.
Cette maille de lin se portera aussi bien avec un jean ou un pantalon à la coupe plus étroite. Quant au pantalon, un haut plus décontracté, ou une chemise, permettent d’élargir encore l’éventail des potentialités de la tenue. La taille haute est un bonheur à accorder avec nombre d’autres éléments de la garde-robe féminine.
Si l’aventure Abensia vous tente, vous pourrez y découvrir d’autres finitions : gurkha, extension à deux pattes boutonnées, montage de ceinture type “Hollywood”, D-ring ou double D-ring, bouton central et passants de ceinture, etc… Pour les poches, vous avez aussi le choix : en biais, dans la couture, poches cavalières, passepoilées - ou sans aucune poche. Et il en va de même pour les poches arrière, poches ticket - et pourquoi pas une poche secrète ? Les prix varient évidemment selon le tissu sélectionné et les finitions retenues. Dans le cas présent, comptez 320 euros pour le pantalon et 275 pour le pull en lin.
J’espère que cet aperçu donnera de l’inspiration à toutes celles qui voudraient tenter l’expérience de la mesure au féminin.
AVB.