C'est presque une lapalissade aujourd'hui d'écrire que le monde de l'élégance masculine classique est en pleine effervescence et que tout gentleman ressentant l'envie de démarrer son voyage sartorial personnel peut aujourd'hui le faire aisément, quels que soient ses objectifs et, c'est nouveau, quels que soient ses moyens (ou presque).
Comme j'ai eu de nombreuses fois l'occasion de l'expliquer dans ces colonnes, dans d'autres ou lors de conférences, le marché du style masculin n'a en effet jamais été autant polarisé qu'aujourd'hui.
Pour faire simple, nous avons aujourd'hui deux grands pôles : d'un côté le marché du style décontracté (casual donc) qui représente, que cela nous plaise ou non, le gros du marché du vêtement masculin contemporain et qui est en pleine explosion grâce (ou à cause) de l'effondrement des conventions vestimentaires dans le monde des entreprises et des affaires. Et de l'autre, nous avons le marché, beaucoup plus petit mais extrêmement dynamique, du style masculin classique dont la clientèle porte désormais le costume, la cravate ou les beaux souliers par choix et non plus par obligation.
Cette polarisation soudaine (et extrême) du marché est assez facilement explicable par la conjonction de plusieurs facteurs : la montée en puissance de la culture start-up et son rejet explicite de tout signe d'élégance conventionnelle (la cravate, les costumes), l'américanisation du monde occidental avec un culte absolu du confort au détriment de l'esthétique (et les concepts qui l'accompagnent comme le célèbre "casual Friday") et, évidemment, les investissement massifs des grandes marques ayant senti le vent tourner et qui ne jurent plus que par les sneakers, les car-shoes, les pulls à cols roulés et les blousons (très) décontractés. L'effet négatif (et presque pervers) de cette tendance de fond, c'est que les grandes maisons ayant anticipé le phénomène continuent à vendre à prix d'or des vêtements ou des chaussures beaucoup plus faciles à fabriquer qu'une belle veste traditionnelle ou qu'un beau soulier en cuir avec des marges encore plus confortables. Dans le monde des marques toutes-puissantes, la décontraction vestimentaire ne veut donc en aucun cas dire celle de votre porte-monnaie car même si un sneaker est mille fois plus simple à fabriquer qu'un joli Richelieu Balmoral, son prix de vente - marque oblige - n'est pas mille fois inférieur, loin de là...
A l'inverse, l'effet positif de ce mouvement de fond, car il en existe bel et bien un, c'est que sur l'autre rivage du vêtement masculin (celui du style classique), le niveau de qualité est en train de progresser de façon exponentielle afin de satisfaire les besoins de plus en plus pointus d'une clientèle de plus en plus éduquée et aux goûts de plus en plus affirmés et raffinés.
Le temps où certaines maisons vendaient, grâce à la puissance de leur marque, certains vêtements médiocres à prix d'or, a donc du plomb dans l'aile même s'il reste, évidemment, encore quelques troupeaux en quête d'ostentation version années 90 ici et là à berner. Mais c'est un autre sujet.
C'est grâce à ce contexte très particulier que de jeunes entrepreneurs ont ainsi la possibilité de se lancer et de proposer aux gentlemen débutant leur voyage sartorial des produits remarquables en termes de style, de qualité et, last but not least, de tarifs.
C'est le cas du jeune Thomas Pini, un transalpin originaire de Parme (que certains d'entre vous connaissent sans doute déjà pour l'avoir rencontré sous une autre "étiquette"), et qui vient de lancer sa propre collection, sous son propre nom avec des produits extrêmement attractifs à bien des égards comme, par exemple, un costume intégralement entoilé en laine Loro Piana proposé à 890 euros ou des costumes semi-entoilés très honorables vendus à 650 euros.
Le "flair" italien est évidemment omniprésent (épaules napolitaines naturelles), les détails extrapolés du sur-mesure très plaisants (pattes de serrages sur les pantalons à taille haute, boutonnières de manches fonctionnelles), les revers généreux comme on les aime chez PG et le tout a immédiatement beaucoup de tenue comme vous pouvez le constater sur ces quelques images.
Pini Parma vient juste d'ouvrir une boutique éphémère (pour quelques mois) à Paris afin de permettre aux gentlemen de la capitale de découvrir son excellente production. Les produits sont également d'ores et déjà disponibles sur le site marchand de Pini Parma.
Une petite boutique qui fleure bon le vrai style italien et qu'il est urgent d'aller découvrir si vous habitez près de Paris ou si vous y passez dans les semaines à venir.
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Boutique Pini Parma : 19, rue Grégoire de Tours. 75006 PARIS.
Ouverte de 10:00 à 20:00 du lundi au samedi et le dimanche de 12:00 à 18:00.
Site internet et boutique en ligne : Pini Parma