Gentlemen,
je n'ai jamais beaucoup aimé les mocassins.
J'ai sans doute été traumatisé, dans ma jeunesse, par les hordes de cadres supérieurs portant tous les mêmes mocassins 180 de chez J.M. Weston, noirs la semaine avec leur costume gris et marrons le week-end avec leur Chino beige.
J'ai également beaucoup de mal avec les Tassel Loafers, les mocassins à pompons autrefois associés aux Collèges Britanniques mais aujourd'hui très prisés des élégants transalpins. Même chose avec les Butterfly Loafers dont les patronages au niveau de la languette sont souvent beaucoup trop compliqués pour ma rétine plus que jamais en quête de lignes simples et pures.
En outre, j'ai toujours eu la considération, sans doute très exagérée, que les mocassins étaient réservés aux hommes de grande taille, et qu'un homme de moins de 180cm se devait de les éviter...
Pourtant je dois avouer que, depuis quelques années, mon appréciation très péremptoire de cet élément incontournable du style masculin est en train de changer et ce, sans doute, grâce à l'évolution actuelle des formes dessinées et utilisées par les acteurs du secteur pour leurs collections de prêt-à-chausser.
Il semblerait donc que je sois enfin (!) en train de re-découvrir les vertus d'élégance, de confort et de versatilité des mocassins, et notamment les modèles "plateau" qui regroupent selon moi, et de loin, les plus beaux spécimens du genre, dont le séminal modèle "Warhol" avec lequel la maison Berluti a tout simplement, il y a déjà de nombreuses années, ré-inventé le Penny Loafer.
Un soulier-référence qui reste, aujourd'hui encore, un monstre d'élégance et de présence (pour qui sait le porter et le coordonner...)
J'ai également récemment découvert (et adoré) la version du mocassin à plateau de la maison parisienne Aubercy avec un superbe modèle baptisé LUPIN, lui aussi décliné en de nombreux coloris.
Il s'agit d'un modèle un peu plus "sage" que le Warhol de Berluti, mais également plus versatile et très facile à porter avec un joli costume business ou une paire de jeans. Très chic.
Quant au modèle de la Maison Corthay baptisé le "Yawl", c'est sans aucun doute - et sans surprise - l'un des plus "racés" du marché avec, notamment, cette miraculeuse languette légèrement plus longue...
Et si, à la réflexion, ces 3 modèles étaient tout simplement les trois plus beaux mocassins au monde ?
Si tel était le cas, nous n'en serions pas peu fiers... Ils sont tous les trois Français.
Cheers, HUGO