Gentlemen,
j'ai eu l'occasion, la semaine dernière, de donner un long interview inédit à mes camarades de Bonne Gueule sur les coulisses de mon livre "The Italian Gentleman". J'ai le plaisir de le re-transcrire ici en intégralité. J'ai également partagé avec Bonne Gueule la traduction française (elle aussi inédite) du chapitre d'introduction de la section "Bespoke Tailoring" de mon livre (voir le lien en bas de cet article).
Je me sens super bien car PG est toujours en pleine forme, notre nouvelle chaine Youtube, les Discussions Sartoriales démarre très bien et surtout je suis soulagé d’avoir enfin terminé ce livre qui a monopolisé presque trois ans de notre vie avec Sonya (ma femme) et qui était un projet déraisonnable à tout point de vue.
Plus personne – à moins d’être un auteur de best-sellers vendant des centaines de milliers de livres, ce qui n’est pas, encore, mon cas !– n’écrit en effet des livres comme nous l’avons fait avec Sonya et Lyle : rendez-vous compte que nous avons passé presque deux années pleines en résidence en Italie (dont de longs mois à Milan et à Naples)- et ensuite fait d’incessants allers-retours entre la France et l’Italie pour finaliser le livre et visiter plus de 100 ateliers, boutiques, manufactures, salons tailleur et bottiers. C’est dingue !
Honnêtement je me demande aujourd’hui comment nous avons réussi à mener à bien un tel projet car vous vous doutez bien que même si j’ai reçu une avance raisonnable pour ce livre et quelques milliers d’euros pour le budget photographie, la somme reçue de mon éditeur ne couvrait en fait que quelques semaines de présence en Italie.
Aujourd’hui la plupart des livres de ce genre sont écrits en quelques mois depuis un bureau en surfant sur l’Internet et en envoyant un photographe local prendre quelques photos pour compléter celles fournies par les marques et les artisans eux-mêmes. J’ai décidé de faire le pari (complètement déraisonnable) de ne justement pas écrire ce livre de cette manière mais au contraire de le faire comme on le faisait il y a quelques décennies : c’est à dire en allant « enquêter » directement sur le terrain, en tentant de trouver mon propre chemin dans le labyrinthe infernal (et très complexe) de l’art sartorial Italien, en prenant uniquement des photos originales (avec mon photographe Lyle Roblin) afin de donner une âme et une cohérence esthétique à l’ouvrage et surtout en passant du temps avec tous les artisans, un par un, pour essayer de comprendre leur art, leur style, leur personnalité et percer le mystère de cette « main » italienne qui fait toute la différence.
Pour produire un livre de ce calibre (et de cette taille) de cette manière, il est donc indispensable de mettre tout le reste de côté et de s’y lancer à corps perdu. C’est ce que nous avons fait avec Sonya et Lyle (mon camarade photographe Canadien de naissance et Milanais d’adoption).
Nous avons donc dû nous débrouiller seuls, trouver des solutions au fur et à mesure, grouper notre travail sur PG avec le livre et surtout activer un réseau d’amis que nous avons de l’autre côté des Alpes afin que ce livre complètement hors normes puisse voir le jour dans de bonnes conditions.
Nous sommes passés par toutes les émotions durant ces trois années : la colère quand nous nous sommes fait braquer notre véhicule (prêté par Vitale Barberis Canonico) deux fois de suite, le découragement, lorsque nous nous sommes fait voler nos portefeuilles deux fois à Milan en l’espace de deux mois (durant l’Exposition Universelle qui a attiré à Milan une incroyable foule de pickpockets), l’agacement lorsque quelques prétendues « maisons » avaient, à l’évidence, mis en scène de faux ateliers (!!) spécialement pour notre visite, mais aussi l’émerveillement de découvrir des maîtres tailleurs inconnus du grand public (comme Gianni Celeghin à Legnano, Rafaelle Manna ou Pino Peluso à Naples), des ateliers complètement ahurissants comme celui de la Famille Attolini à Casalnuovo de Napoli ou des familles inoubliables et tellement généreuses comme la famille Bonafè à Bologne (souliers), la famille Dalcuore à Naples (tailleur) ou encore la famille Calabrese à Naples (cravates et accessoires).
Le « bébé » est un très gros bébé de 304 pages qui pèse presque 3 kilos et dont le format est très imposant : 34,5 cm par 27,5cm. C’est même un problème pour nous car le transporter dans nos valises est quasiment impossible ! Les libraires ont le même problème lors de nos séances de dédicace car rendez-vous compte qu’un seul carton de dix livres pèse 30 kilos. Pour certaines dédicaces, dont celle de Paris, le stock présent sur place sera de 100 livres. 100 livres = 300 kilos !
En fait nous avons fait le choix de ce format, lui aussi quelque peu démesuré et déraisonnable, pour deux raisons principales :
Le livre contient 447 photos, donc 425 originales prises spécialement pour cet ouvrage. Seules quelques photos d’archive et quelques photos prises par les artisans eux-mêmes viennent compléter le travail de titan réalisé par Lyle pour "The Italian Gentleman".
Le texte du livre est long de 85 000 mots (incluant les légendes), ce qui correspondrait, dans un format de type roman, à un livre de 350 pages environ. Je suis incapable d’estimer le nombre d’heures d’écriture, puisque j’ai écrit une partie du livre en Français (traduit par mon ami John Slamson, le célèbre contributeur de PG qui est par ailleurs Docteur en Linguistique Anglaise), et l’autre partie directement en langue Anglaise avec l’aide de Sonya mon épouse qui est de nationalité Américaine. En effet, mon éditeur étant britannique (Thames & Hudson à Londres), je dois livrer mes manuscrits en langue anglaise. Donc entre les séances d’écriture en solitaire, celles avec Sonya, les relectures ensemble, les traductions de Jean, le re-relectures, je pense que le temps d’écriture de ce livre est également démesuré… Il est à noter que pour la publication de l’édition française (prévue l’année prochaine), je vais devoir re-traduire mon propre live en… Français ! Quelle aventure…
La mise en page a été réalisée par mon ami Samuel Clark, avec qui j’avais déjà produit mon livre « Parisian Gentleman ») et avec qui j’adore travailler. Pour vous donner une idée du talent et du « flair » de ce designer britannique, Sam a été le premier directeur artistique de The Rake Magazine et est l’un des DA les plus utilisés par Thames & Hudson, mon éditeur londonien.
Thames and Hudson est par ailleurs l’une des rares maisons d’édition au monde à travailler vraiment « à l’ancienne » et à produire des livres d’une extrême qualité. Par exemple, chaque photo sur chaque page est retouchée individuellement et chaque page de relecture reçue est examinée sur plusieurs tables lumineuses d’intensités différentes pour jauger de la qualité du piqué photographique quelles que soient les conditions de lecture (lumière artificielle ou lumière naturelle). Très peu d’éditeurs travaillent encore de cette façon et je m’estime extrêmement chanceux qu’un tel éditeur ait misé sur moi pour plusieurs livres. J’ai également la chance d’être co-édité aux USA par la plus grosse maison d’édition de « coffee table books » Outre-Atlantique : Rizzoli New York.
Le papier est évidemment de très grande qualité (glacé brillant) pour un toucher de haut niveau.
Bref je pense sincèrement que nous avons mis le paquet sur ce livre afin que tous nos lecteurs en aient vraiment pour leur argent et que cet « Italian Gentleman » reste un ouvrage de référence dans son domaine pour de nombreuses années.
Comme je l’ai expliqué juste avant, au vu de la longueur de l’entreprise (trois ans), je n’ai pas mis en place de « process » spécial d’écriture et j'ai écrit le livre de façon éparse tout au long des trois ans. Après avoir rencontré et discuté pendant parfois de longues heures avec chaque artisan, maître-tailleur, chemisier, bottier ou fabricant d’accessoires, je repartais avec des notes parfois très longues et très détaillées.
En fin de « parcours », au sens propre, j’ai même dû faire appel à mon ami photo-reporter Francesco De Caprariis, pour revalider tous les faits, toutes les dates, toutes les anecdotes avec chaque maison et chaque artisan. Ce travail de vérification devait se faire en effet en Italien car très peu d’Italiens parlent anglais, ce qui a considérablement rallongé le processus de fabrication du livre. Bref une fois encore, ce livre était un projet complètement fou, « tutto fatto a mano » et je me demande encore comment nous avons réussi à lui donner naissance sans abandonner en cours de route !
Quant à l’utilisation d’un logiciel spécifique pour l’écriture, je vais peut-être vous surprendre mais je ne savais même pas que cela existait. Je me rends compte que je suis un peu "vieux jeu" en ce qui concerne les process d’écriture ! Je suis un écrivain instinctif, très rapide mais aussi très mal organisé, ce qui m’oblige a avoir une mémoire d’éléphant. Je vais donc peut-être jeter un œil à ces logiciels d’écriture (rires) !
Le point essentiel, c’est que j’ai essayé d’écrire ce livre comme s’il n’était pas illustré. C’est à dire que le texte devait pouvoir se suffire à lui-même même si, évidemment, la photo joue un rôle prédominant dans un tel livre. Je ne sais pas si j’y suis parvenu, mais c’était mon ambition. "The Italian Gentleman" est donc autant un livre à lire qu’à regarder.
Son extrême complexité et le fait que des dizaines d’Italiens avaient prédit que je n’allais pas y arriver, que j’allais abandonner en cours de route car ce que représente l’Italie en termes de style masculin est tout simplement gigantesque et est très difficile à appréhender d’un point de vue journalistique et encore plus de façon académique.
Mon grand avantage, en revanche, était ma nationalité française. JAMAIS un Italien n’aurait pu trouver sa voie dans un tel projet car il lui aurait fallu prendre parti ou justifier son appartenance à une région. Car dans le monde du style masculin, comme dans la vie quotidienne, il n’y a pas une Italie, mais de nombreuses Italies. Il n’y rien de plus différent (en termes de style de vie et de style tout court) qu’un Milanais et un Napolitain, qu’un Florentin et un Bolognais ou qu’un Romain et un Sicilien.
Les Italiens sont des êtres complexes, talentueux, géniaux, extrêmement généreux, mais également extrêmement jaloux, très impulsifs et très émotifs.
Certains « conflits » sartoriaux ne peuvent d’ailleurs pas être compris sans avoir pris le temps d’étudier le sujet en profondeur afin de ne pas commettre d’impair en face d’un Maestro. Savez-vous par exemple qu’il existe de nombreuses polémiques de l’autre côté des Alpes concernant « l’invention » de certains modèles de vestes ou de certains styles locaux ? Savez-vous par exemple que les familles Attolini et Rubinacci se disputent de façon ouverte depuis une bonne décennie, l’invention de la « veste Napolitaine » ? Car si c’est bien Vincenzo Attolini qui a dessiné (et coupé) la première veste Napolitaine dans les années 30 – une veste révolutionnaire, sans doublure, sans padding et d’une légèreté légendaire - l’histoire prouve également qu’il était alors premier coupeur chez Gennaro Rubinacci dont il était l’employé et qui était également très réputé pour son « œil » et son goût très sûr. Donc qui de la poule ou de l’œuf ? Ou, pour le dire différemment est-ce qu’Attolini aurait inventé cette veste s’il n’avait pas travaillé pour Rubinacci ?
En France, une telle histoire se résoudrait relativement simplement en écrivant que cette veste à été inventée conjointement par Vincenzo Attolini et Gennaro Rubinacci. Mais pas en Italie.
Car dans la péninsule transalpine, le style masculin est un sujet qui est pris au sérieux. Très au sérieux. L’Italie est en effet le seul pays au monde où lorsque l’on s’adresse à des maîtres tailleurs réputés (comme Antonio Panico à Naples, Antonio Liverano à Florence ou Gaetano Aloisio à Rome) on dit Maestro avec respect et déférence.
La réussite d’un tel projet passait donc par le fait de gagner le respect de ces Maestros afin qu’ils se livrent suffisamment pour dépasser les poncifs à propos de leur travail et de leur talent, tout en faisant bien attention à ne froisser (si j’ose dire) personne tant les égos sont énormes dans cette communauté et surtout à fleur de peau.
Ce livre est donc bien plus qu’un « simple » projet éditorial. Il s’agit d’une aventure humaine étonnante, émouvante, éprouvante parfois mais extrêmement marquante dans le vie d’un homme.
J’espère que nous avons réussi à livrer un ouvrage à la hauteur de cette aventure en tous points hors normes. Seul le public pourra le dire, même si les premières réactions que nous recevons depuis la sortie du livre (il y a une quinzaine de jours) sont toutes dithyrambiques et enthousiastes.
Le fait de nous être complètement immergé dans la culture Italienne pendant deux ans à plein temps. Cela n’a l’air de rien, mais le style de vie transalpin est complètement différent du style de vie parisien et a fortiori américain (qui sont les deux styles de vie que je connais le mieux, car je partage ma vie entre la France et les USA).
Nous avons ainsi vécu des moments inoubliables dans toute l’Italie.A Milan, lorsque le légendaire Mario Caraceni (le fils d’Augusto Caraceni, le A de A. Caraceni), 92 ans vient me saluer personnellement (alors qu’il ne sort quasiment plus de son domicile) et me demande, dans un français impeccable, de chanter la Marseillaise avec lui dans le très select salon de la Via Fatebenefratelli dans les beaux quartiers de Milan.
Je comprends qu’il fait cela en souvenir du salon tailleur que son père Augusto Caraceni avait ouvert quelques années avant la guerre sur la très select Avenue d’Iéna à Paris. La seconde guerre leur fera fermer précipitamment cet atelier qui connut un succès foudroyant auprès de la belle clientèle parisienne et il ne trouveront jamais l’occasion de revenir à Paris, à leur grand regret.
A Legnano, près de Milan, lorsque émerveillé par l’atelier de Gianni Celeghin (une véritable galerie d’art sacré), je découvre dans des vestes négligemment posées sur des mannequins des noms de footballeurs (très) célèbres (Celeghin est en effet l’un des tailleurs travaillant pour le Milan AC et le FC Barcelone). Quelle incroyable humilité pour un homme créant des costumes parmi les plus beaux sur terre et qui teste pourtant à ce jour, complètement inconnu du grand public.
A Bologne , lorsque qu’Enzo Bonafè, un homme qui est la définition même de l’humilité, se met à pleurer lorsqu’il nous raconte ses débuts avec le grand chausseur italien Amadeo Testoni dans les années 50 où le jour où il réalisa une paire de souliers pour Ronald Reagan…
A Naples lorsque je rencontre pour la première fois O’mast Antonio Panico et que l’interview se passe mal… Je porte en effet un pardessus Cifonelli en cachemire et je commets l’erreur de lui montrer. Il attrape alors une paire de ciseaux et fait mine d’ouvrir l’épaule de mon manteau (en cachemire !!!) pour retirer le padding qu’il trouve exagéré à son goût. Je proteste, et nous finissons tous les deux cette première rencontre sur une note amère.
Je comprends, de mon côté, qu’il me reste encore pas mal de choses à apprendre sur la mentalité Napolitaine, tandis qu’il comprend, de son coté, que j’essaie de faire mon travail avec sincérité et ténacité. La deuxième rencontre, qu’il provoquera quelques jours plus tard à la faveur d’une invitation à diner en compagnie de nos épouses, se passera à la table d’un excellent restaurant Napolitain et sera l’une des plus délicieuses et intenses de notre périple Napolitain. Depuis nous sommes devenus de bons camarades.
A Naples encore lorsqu’avec Sonya et Lyle, nous sommes invités pour la première fois à la table de la famille Dalcuore, sur la terrasse familiale sur les hauteurs de Posillipo et où Sofia, l’épouse de Luigi, nous sert un repas de neuf plats ( !!!!) arrosé de grands vins et clôturé par du Limoncello artisanal et des grands cigares cubains.
J’ai tellement de souvenirs intenses à raconter à propos de ce périple italien de trois années, que je pourrais aisément écrire un livre sur le livre. Je vais d’ailleurs peut-être le faire un jour…. (quand j’aurais le temps).
La leçon principale que j’en ai tiré est que la passion et la persévérance l’emporteront toujours sur une stratégie ou un business plan (même aujourd'hui où tout semble si calibré, si calculé, si modélisé).Je l’ai appris en étudiant l’histoire de la famille Paone (Kiton) et des incroyables intuitions de Ciro Paone qui a réussi à bâtir l’une des plus belles maisons de couture masculine au monde à une époque où la grande majorité des tailleurs fermaient boutique en Italie.
Je l’ai aussi appris avec la fabuleuse histoire de la famille Marinella (certainement l’un des noms napolitains les plus connus dans le monde) qui est devenu le fabricant de cravates le plus célèbre au monde, avec des idées simples comme la convivialité et la gentillesse. Connaissez-vous une boutique de luxe qui accueille depuis plus d’un siècle tous ses clients dès 6:30 du matin avec un café et une pâtisserie ?
Chaque veille de Noël devant la boutique de 28m2, une queue de parfois 300 mètres de long se forme pour aller acheter une cravate Marinella. Unique et émouvant pour une famille qui refusa, dans les années 80, une offre d’un certain Donald Trump qui leur proposait une boutique gratuite dans la Trump Tower à New York. Eugenio Marinella refusa alors poliment l’offre en expliquant qu’il n’était pas intéressé à vendre ses cravates en dehors de Naples !
Une telle aventure cela vous change un homme évidemment. En outre j’ai eu la chance inouïe de la vivre avec la femme que j’aime et avec un photographe qui est comme un frère pour moi.
C’est difficile à expliquer, mais je crois que j’ai d’abord gagné en générosité. En Italie, à la fin d’un repas au restaurant, et quel que soit le nombre de convives, tout le monde se bat pour régler l’addition (même si votre compte en banque ne vous le permet pas). A New York, lorsque l’addition arrive, tout le monde met sa carte bancaire sur la table et règle sa part. A Londres lorsque le garçon apporte l’addition, tout le monde part passer un coup de fil ou fumer une cigarette… La générosité, c’est culturel en Italie. Et même si les Napolitains vous diront le contraire, cette générosité, cette incroyable hospitalité vous la trouvez partout en Italie, de Biella à Florence, de Rome à Palerme.
Je pense ensuite que j’ai gagné en humilité, car nous avons vu des choses difficiles à expliquer comme des sous-sols crasseux dans lesquels des familles entières travaillent très dur, et pour peu d’argent, pour de grandes marques faisant sur leur dos des marges indécentes.
Dans le sud de l’Italie afin de joindre les deux bouts, dans la grande majorité des maisons, il y a quelqu’un qui coud pour le tailleur local, pour le chemisier du coin ou pour le chausseur de la ville voisine. C’est beau mais c’est aussi dur et cela donne à réfléchir sur la structure du marché du luxe et ses déséquilibres criants. Mais c’est un autre débat.
Je n’ai jamais été découragé. Ce n’est pas dans ma nature.
En revanche parfois nous avons ressenti, avec Sonya, pas mal de confusion surtout lorsque nous avions l’impression d’avoir enfin réussi à reconstituer le puzzle très compliqué des origines du style italien et que, dès le lendemain, un vieux Maestro venait tout détruire en nous racontant une histoire complètement différente de celle que nous commencions à élaborer.
Donc si nous avons partiellement échoué dans notre tentative de dessiner un arbre généalogique parfait des arts tailleurs et bottiers italiens, j’espère que nous avons réussi à compiler un volume qui fera date et qui rend suffisamment grâce à l’apport inouï de l’Italie au monde de l’élégance masculine classique.
Personne, à ma connaissance, ne s’était attelé à cette tâche presque impossible. Nous l’avons fait.Et même si avec Sonya nous sommes conscients que ce livre n’est pas le livre parfait sur le sujet (il faudrait 2 ou 3 volumes supplémentaires pour traiter le sujet du style italien masculin de façon exhaustive), nous avons l’impression d’avoir livré un travail honnête, précis, sincère et magistralement illustré par les photographies de Lyle Roblin.
Je vais d’abord me consacrer à la promotion de ce livre avec une tournée de dédicaces qui a démarré en Espagne (Madrid, Barcelone), qui va se poursuivre à Paris le 30 Novembre. Ensuite nous allons entamer un tour du monde qui nous conduira en Asie en Février (Japon, Chine, Hong Kong, Singapour, Philippines, Corée, Taiwan), puis en Europe de nouveau (notamment à Londres), puis aux USA en Mars.
Ensuite je suis ravi de vous annoncer que les droits de ce livre ont déjà été vendus en France et en Allemagne pour une publication de ces deux versions à l’automne 2018. Nous travaillons également sur une édition en Italien évidemment.
Pour le reste, je réfléchis à mon prochain livre et je n’ai pas encore décidé de son sujet.En parallèle, nous réfléchissons, avec mon éditeur français Armand de Saint Sauveur (Editions Intervalles), à la création d’une collection PG de livres sur l’art sartorial écrits par moi-même mais également par des membres de l’équipe de Parisian Gentleman (Sonya, John notamment).
Notre plus gros projet étant, pour l’instant, de faire passer notre chaine YouTube « Discussions Sartoriales » (Sartorial Talks en anglais) à la vitesse supérieure et de progresser vers un niveau de qualité dit « broadcast » (donc télévisuel). Nous allons sans doute passer très prochainement par la case « crowdfunding » pour ce projet de grande envergure, mais je vous en dirais plus très bientôt !
Cheers !
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Voir l'article original (agrémenté d'un chapitre inédit, sur le site de Bonne Gueule ci-dessous) :