Chers lecteurs,
Je veux aujourd’hui chanter les mérites d’une pièce déterminante de ma garde-robe, dont je fais un usage immodéré. Je veux parler de la chemise à col boutonné, qui me paraît présenter de multiples intérêts.
Si vous n’osez ou ne souhaitez pas porter de cravate, sachez que ce col affiche une meilleure tenue qu’un col standard – dont les pointes souvent indisciplinées ont la fâcheuse tendance à se cacher sous les revers de veste. Ce col permet d’habiller, sans complication excessive, le haut de la tenue. Dessiné dans de bonnes proportions, il encadre le cou – et quand on l’a légèrement long comme c’est mon cas, un col haut et généreux s’impose. Par ailleurs, ce type de col étant assez répandu dans le prêt-à-porter standard, l’œil des non-initiés ne tombe pas avec sévérité sur cette coquetterie stylistique – contrairement, par exemple, au pin-collar qui prend souvent beaucoup de place (trop, à mon goût) dans l’impression produite par une tenue.
Une entrée douce mais efficace dans la garde-robe classique : voilà la promesse de la chemise à col boutonné. Une pièce commode et versatile, qui marchera aussi bien avec que sans veste. Une modeste invitation à la nonchalance, sans prétention ni exagération.
Qui dit col boutonné dit cependant abaissement du formalisme d’une tenue ; il y aura donc tout de même quelques règles à fixer. Si le port d’une chemise à col boutonné n’est pas forcément cohérent stylistiquement avec une veste croisée (Marc Guyot vous en disait quelque chose ici), je pense qu’il reste possible dans certains cas – notamment avec une veste dépareillée, coupée dans un tissu sport. C’est ici une subtile question de dosage et d’intuition.
Dans le même registre, évitez d’associer une chemise button-down avec un costume trois pièces. Au-delà de l’oxymore décontraction-formalisme, la présence de boutons ajoute un accident sur un buste déjà chargé par les revers du gilet.
Préférez de surcroît les cols généreux, qui donneront une belle ligne en « S » aux pointes. Vous pouvez, enfin, ne pas boutonner les boutons du col – mais n’abusez pas de ce petit clin d’œil très Pitti.
Cheers,
Léon