Dévaler les pistes ? Un loisir auquel les plus chanceux d’entre nous pourront se consacrer dans les semaines à venir. Mais quid de l’élégance, quand le règne des passe-montagnes, des combinaisons techniques et des gants à la paume en caoutchouc semble établi ? Petit voyage à travers une collection de photographies témoignant de l’élégance enneigée.
Une première étape consiste à s’assurer de vaincre le froid. Oubliez les costumes de mi-saison ou les mocassins made to measure : il s’agit de conjuguer l’élégance aux exigences climatiques. On privilégiera donc un pantalon de tissu assez épais, qui survive bien aux flexions des genoux. Les plus audacieux se contenteront de mis-bas de laine, les plus prudents - dont je suis - sauront faire usage d’un collant. Si vous souhaitez éviter le lycra, apparu dans les années 1960, et désormais bien installé dans l’horizon sportif, privilégiez la laine.
Idem du côté féminin, à moins que vous ne souhaitiez revenir à la robe de laine. Choix audacieux, quoique peu pratique.
Les premiers pantalons de ski manquent d’aérodynamisme : bouffants et resserrés à la cheville, ils sont loin d’une coupe olympique ! Pour des raisons de praticité, les pantalons sont resserrés au niveau de la cheville afin d'épouser le haut de la bottine.
Dans les années 1930 est créé le “fuseau sauteur”, premier pantalon présentant un élastique qui passe en-dessous du pied. Les sportifs se l’approprient, avant que le modèle ne se généralise à tout skieur.
Un maillot de corps est indispensable. Certaines marques proposent d’excellentes gammes thermiques, vous permettant d’allier le confort d’un textile des plus doux, et une technologie retenant la chaleur.
Pas de ski sans col roulé ; et nous savons combien un pull à col roulé de laine constitue un excellent classique de votre garde-robe. Les couleurs claires sont à privilégier, par souci d’harmonie avec le décor enneigé, mais prenez garde à ne pas trop éblouir vos collègues - ou concurrents - skieurs. Les puristes sauront arborer la cravate jusque sur les pistes noires : la preuve avec ce portrait du compositeur et interprète Erik Lindstrøm en 1940.
Même son de cloche du côté du champion de ski alpin Gerold Berchtold, qui arbore un col des plus impressionnants en plein dérapage dans la poudreuse.
Les années 1930 voient la démocratisation des premiers modèles de combinaisons à proprement parler.
Pour le manteau, privilégiez une coupe courte, afin de libérer vos mouvements de jambes lors de la godille. Pensez en tout cas à votre confort - l’investissement sera toujours gagnant. Ne lésinez pas sur votre paire de gants : là encore, vous vous remercierez quand vous pourrez passer des heures sur les pistes sans engelures.
Veste ou manteau court : l’équipe de ski de l’université de Washington ne choisit pas, avec ces vestes aux revers impressionnants.
Pour les accessoires, privilégiez l’utile. Un foulard autour de votre cou renforcera l’effet du col roulé. Si vous le souhaitez, une écharpe de laine ou de cachemire viendra accompagner avec justesse l’envol de votre silhouette. Pour le couvre-chef, vous êtes libre : du classique bonnet, au chapeau élégant, jusqu’au casque technique - le choix de la prudence -, on croise de tout sur les pistes.
Les plus puristes ressortiront du placard le célèbre béret des chasseurs alpins, comme ici lors des mondiaux de ski de 1908, à Chamonix. L’équipe du 12e alpin arbore fièrement son béret, mais n’oublie pas la praticité : témoins les besaces de cuir accrochées à leur taille.
N’oubliez pas les lunettes, indispensables dans les montagnes immaculées.
Quant aux chaussures, à moins d’avoir un budget conséquent, vous pourrez vous contenter de chaussures de ski. Quoique peu esthétique, on a rarement fait mieux et plus sûr.
Vous pourrez toujours vous consoler en enfilant vos plus belles pantoufles d’intérieur et votre robe de chambre en rentrant au chalet le soir.
Image de couverture : 1940, visiteurs à l'entrée du Shingobee Winter Play Ground. U.S. Forest Service